Les progrès rapides de l’intelligence artificielle suscitent de nombreuses interrogations, notamment concernant leur influence sur le marché du travail.
Une étude menée par des chercheurs de Nokia Bell Labs, publiée en septembre 2024 dans la revue PNAS Nexus, s’est penchée sur cette question afin d’identifier les professions les plus susceptibles d’être transformées par l’IA.
Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont analysé des milliers de brevets liés à l’intelligence artificielle.
Cette approche leur a permis d’évaluer dans quelle mesure certaines tâches professionnelles pourraient être automatisées à l’avenir. Les résultats montrent que l’impact de l’IA ne concerne pas uniquement les métiers peu qualifiés, mais touche également des professions spécialisées et techniques.
Des métiers spécialisés particulièrement exposés
Contrairement aux idées reçues, ce sont parfois des emplois très qualifiés qui apparaissent comme les plus concernés. Les techniciens en cardiologie figurent parmi les professions les plus exposées, avec près de 60 % de leurs tâches potentiellement automatisables.
Les techniciens en imagerie par résonance magnétique (IRM) sont également concernés, à hauteur d’environ 48 %. Ces chiffres s’expliquent notamment par les avancées de l’IA dans l’analyse d’images médicales et la gestion des données de santé.
D’autres domaines techniques sont également cités, comme celui du son, où certaines tâches de traitement et d’analyse audio pourraient être prises en charge par des systèmes automatisés.
Informatique et industrie également concernées
Le secteur de l’informatique n’échappe pas à cette évolution. Selon l’étude, environ 47 % des tâches des développeurs logiciels et 40 % de celles des programmeurs pourraient, à terme, être réalisées par des outils d’intelligence artificielle.
Les progrès dans l’automatisation du code et des flux de travail expliquent en grande partie ces estimations.
L’industrie manufacturière est elle aussi impactée.
Des métiers tels que opérateur de camions industriels ou foreur de puits d’eau présentent un potentiel d’automatisation compris entre 40 % et 45 %, en lien avec le développement de véhicules autonomes et de systèmes de planification automatisée.
Une transformation plutôt qu’une disparition
Les chercheurs soulignent toutefois que ces résultats ne signifient pas la disparition pure et simple de ces professions. L’IA devrait avant tout modifier la nature des tâches, en automatisant certaines fonctions tout en laissant aux humains les activités nécessitant expertise, jugement et interaction.
L’étude met ainsi en lumière une recomposition du travail, davantage qu’un remplacement total des travailleurs par des machines.