L'essentiel...
- Depuis 2014, l'épidémie de fièvre hémorragique a tué au moins 9 177 personnes sur 23 000 cas.
- Jusqu'ici, aucun traitement médical n'a été trouvé.
- Les résultats des tests du Favipiravir vont permettre de poursuivre l'essai clinique avec cet antiviral.
L'antiviral japonais favipiravir (Avigan), déjà utilisé contre la grippe, a donné des résultats encourageants chez certains malades infectés par le virus Ebola en contribuant à réduire la mortalité, selon les résultats préliminaires d'un essai clinique.
Cet essai appelé « JIKI » mené jusqu'à présent avec quatre-vingts malades – soixante-neuf adolescents ou adultes et onze enfants – et débuté le 17 décembre 2014 en Guinée, a montré « des signes encourageants d'efficacité » chez les personnes arrivées avec des niveaux moyens ou élevés d'infection mais dont les organes n'avaient pas encore été affectés, selon les chercheurs. « Ces résultats laissent donc espérer que le favipiravir réduise la mortalité dans cette population en stade moins avancé » de l'infection, expliquent-ils. En revanche, les patients qui étaient infectés depuis longtemps n'ont pas guéri.
DONNER LE FAVIPIRAVIR LE PLUS TÔT POSSIBLE
Le favipiravir, produit par Toyama Chemical, une filiale de Fujifilm Holdings, avait démontré son efficacité contre le virus Ebola in vitro et sur des souris. Autorisé en mars 2014 au Japon comme traitement contre la grippe, le favipiravir est commercialisé sous le nom d’Avigan. Son fabricant, Toyama Chemical, disposerait de l’équivalent de 20 000 traitements complets.
Financé par la France et la Commission européenne, l’essai promu par l’Inserm a été mis sur pied en Guinée et a débuté le 17 décembre 2014. Il se déroule en partenariat avec les autorités et les chercheurs guinéens, Médecins sans frontières (MSF), la Croix-Rouge française – qui gère le centre de prise en charge ouvert par la France à Macenta – et l’ONG Alima. Supervisé par un comité de surveillance indépendant, il est mené sur deux sites, l’un à Guéckédou, géré par MSF, et l’autre à N’zérékoré, par Alima.
Pour les chercheurs, ces données préliminaires encouragent désormais à poursuivre l'essai clinique en s'efforçant de donner l'antiviral le plus tôt possible après le début des symptômes, tout en explorant d'autres options thérapeutiques pour les malades à un stade trop avancé. Les résultats de ces tests feront l'objet d'une présentation mercredi à la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) réunie à Seattle.
Depuis début 2014, l'épidémie d'Ebola a tué au moins 9 177 personnes sur 23 000 cas recensés, pour la plupart au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon le dernier bilan de l'OMS. Jusqu'ici, aucun traitement n'a été trouvé.
Source : www.lemonde.fr/