Tsante

La santé pour tous !

Les fausses couches sont plus courantes qu’on ne le pense, mais il est rare que les gens en parlent ouvertement. Le plus souvent, c’est difficile pour les gens de parler d’expériences et de blessures profondes, même si généralement c’est ainsi qu’ils peuvent guérir.

 Rachel Whalen est une femme qui connaît bien les sentiments qui découlent de la perte d’un enfant… Elle s’est exprimée sur ce sujet tabou, mais qui nous enseigne une compassion que nous devrions partager avec tout le monde.

Elle a écrit : « Aux infirmières, merci de m’avoir sauvée. Vos compétences et vos connaissances m’ont évité de suivre ma fille dans la mort, mais c’est votre compassion qui m’a ramenée à la vie. C’est l’humanité dont vous avez fait preuve qui m’a fait renaître; vous m’avez permis de concevoir la vie après la mort. Pour cela, je vous dois mon amour et ma plus profonde gratitude.

Merci aux infirmières qui ont toujours veillé à ce que mon mari ait suffisamment d’oreillers quand il restait dans ma chambre d’hôpital. Et merci à celles qui l’ont laissé prendre des sucettes glacées en cachette dans le congélateur. Vous avez compris que c’était une épreuve pour lui et qu’il avait également besoin de vos soins.

Merci à l’infirmière qui m’a accompagnée quand ils m’ont emmenée d’urgence aux soins intensifs après le travail et l’accouchement. Merci de m’avoir soutenue alors que je ne pouvais pas me défendre parce que j’étais trop absorbée par ma lutte pour survivre. Je ne pense pas que j’aurais pu continuer à vivre pour voir ma fille si vous n’étiez pas là.

Merci à celle qui m’a appris à remplir mon soutien-gorge de compresses glacées pour arrêter la montée de lait après la mort de ma fille. Je veux aussi vous remercier de m’avoir enlacée alors que je me lamentais sur le fardeau impossible à évacuer. Votre soutien n’a pas allégé la lourdeur de mes seins, mais vous avez apporté une parcelle de lumière dans mon monde très obscur.

Merci à l’infirmière de l’unité des soins intensifs qui est venue me nettoyer après la mort de ma fille. Je vous remercie d’avoir pris le temps de m’aider à me laver le visage et à me brosser les cheveux. Je peux encore sentir ce que j’ai éprouvé lorsque vous m’avez lissé les cheveux en queue de cheval, c’était une touche qui n’était pas un encouragement ou un remontant. C’était un geste.

Merci à l’infirmière qui s’est agenouillée à mon chevet et m’a posé des questions sur Dorothy. Merci de comprendre combien il était important pour moi qu’elle soit réelle même si elle était partie. Jamais je n’oublierai comment vous vous êtes penchées sur elle, comme si nous étions amies, et m’avez posé la question : « Vous voulez me parler d’elle? »

Merci à l’infirmière qui a habillé mon bébé et l’a pris en photo. Merci d’avoir veillé à ce que son chapeau ne lui couvre pas les yeux et que ses mains soient positionnées avec tant de grâce. Cette photo représente énormément pour nous.

Merci aux infirmières qui ont pris le temps de lire mon dossier avant le changement d’équipe. Je tiens à vous remercier d’avoir appris nos noms et le nom de notre fille avant que vous n’entriez dans ma chambre. C’était réconfortant d’entendre nos noms mentionnés de concert. Cela nous a donné l’impression d’être une famille.

Merci à l’infirmière qui s’est glissée discrètement dans ma chambre lors de ma première nuit sans Dorothy pour me tenir la main, de m’avoir murmuré votre histoire sur votre propre enfant qui est mort-né. Merci d’avoir été la première personne à me sortir de la solitude que l’on ressent après la perte d’un enfant. Votre témoignage m’a paru trop beau pour être vrai. Je ne sais toujours pas si ce n’était pas un rêve pour me permettre de surmonter cette première nuit de solitude.

Enfin, je tiens à remercier celles qui m’ont aidée à mener à bien ma grossesse avec la petite sœur de Dorothy. Même après la naissance de Frances, on n’oublie jamais qu’elle a été précédée par une autre. Vous saviez que je n’étais pas mère pour la première fois à la naissance de Frances. Je suis mère de deux enfants.

Avec gratitude, Celle que vous avez ramenée : Vous ne savez pas ce que l’on ressent quand on doit accoucher d’un enfant mort. Parce que c’est à cela que certaines mères doivent faire face. Sachant que le bébé qui se trouve dans votre ventre ne vit plus, vous devez quand même accoucher.

Je sais que beaucoup de gens ont peur de parler d’un enfant décédé à un parent, mais s’il vous plaît, sachez qu’elles ont enfanté. Elles ont besoin que les gens comprennent que ce bébé a existé et était aimé. La perte de son enfant ne diminue pas cet amour. Prononcez le nom de l’enfant, il était réel, il a existé et la perte est véritable.

Je suis de tout cœur avec Rachel, et aussi avec les infirmières compatissantes qui l’ont soutenu alors que son monde s’écroulait.

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