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Utiliser l'énergie solaire pour se chauffer, tout le monde y pense. Mais le soleil ne brille pas en toute saison, il faut donc parvenir à gérer cette énergie pour la capter, la stocker et l'utiliser au moment souhaité. C'est le défi que tente actuellement de relever une équipe du CEA Tech, à l'Institut national de l'énergie solaire (Ines). Cette expérience de "stockage thermique intersaisonnier avec recharge solaire" est une première en France.

De quoi s'agit-il? Depuis le printemps, une maison (100 m2) est reliée à un appentis abritant un "réacteur" – une chaudière – qui stocke 5 tonnes de sel. L'été, un champ de capteurs solaires thermiques déshydrate ce sel.

Il se remplit alors d'énergie, mais sans s'échauffer. L'hiver, quand le besoin en chauffage se fait sentir, l'air humide de la maison est envoyé via son système de ventilation dans le "réacteur".

Cette humidité déclenche alors la réaction inverse de celle qui s'est produite en été. Le sel dégage de la chaleur qui, pour 80 % des besoins, chauffe la maison et produit l'eau chaude sanitaire.

Comment stocker du chaud ? "Le Graal du thermicien, c'est de stocker du chaud quand il y en a trop et de déstocker quand il n'y en a pas assez. Et là, avec notre stock de sel conservé à température ambiante, nous arrivons déjà à décaler l'énergie solaire de six mois, explique Olivier Fléchon, responsable de l'activité bâtiment au CEA Tech.

Mieux encore, vous n'aurez jamais à renouveler ces 5 tonnes de sel. Chaque année, un cycle d'hydratation en hiver succède au cycle de déshydratation en été. Or on peut facilement trouver des sels qui cyclent une centaine de fois."

À l'Ines, on ne doute pas que les modules de stockage, déjà testés sans être reliés à la maison, donnent toute satisfaction l'hiver venu. Le mois prochain, en novembre peut-être, le flux d'air humide sera envoyé dans le sel. Et là, d'un coup, la réaction se produira.

En quelques heures, la température dans la maison montera. "Cela reste très high-tech high cost, on ne sait pas encore comment rendre cette expérience viable, reconnaît Olivier Fléchon. Mais nous avons des pistes…"

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