Des ours errant dans un état second ont été repérés dans la région d’Amour, en Sibérie. Cet étrange comportement résulterait d'une perturbation de leur cycle d’hibernation causée par un hiver anormalement chaud. Alors que l’hibernation aurait dû débuter il y a environ un mois, ils se promènent à moitié endormis hors de leurs tanières, leur métabolisme ayant déjà amorcé la transition en prévision de l’hiver.
L’hibernation, stratégie d’adaptation évolutive permettant de survivre aux conditions environnementales rigoureuses, notamment en hiver lorsque les températures chutent et les ressources diminuent, est perturbée par les conditions météorologiques extrêmes enregistrées dans la région d’Amour, à la frontière entre l’Extrême-Orient russe et la Chine. Les mois d’octobre et novembre ont été anormalement chauds, impactant le début de l'hibernation des ours.
Perturbations plus marquées chez les mâles
Les études montrent que des températures hivernales plus élevées que la normale et des hivers plus courts raccourcissent la période d’hibernation des ours. Pour ces animaux, la fluctuation des températures peut être interprétée comme un signe erroné que l’hiver n’a pas encore commencé et que des ressources sont encore disponibles. Les tanières humides, causées par la fonte de la neige, pourraient également empêcher les ours d’hiberner.
Il est intéressant de noter que les perturbations observées chez les ours de la région d’Amour touchent principalement les mâles, tandis que les femelles accompagnées de leurs oursons ont commencé à hiberner selon le timing habituel. Cela peut s'expliquer par le fait que les oursons, en raison de leur petite taille, évacuent la chaleur plus rapidement, les rendant moins sensibles à la chaleur. Cependant, leur métabolisme plus accéléré les rendrait plus vulnérables aux perturbations des cycles d’hibernation, les obligeant à respecter les périodes habituelles d’hibernation pour minimiser les dépenses énergétiques.
Les ours mâles adultes, quant à eux, peuvent maintenir une activité diurne au début de l'hiver, en ajustant leur métabolisme en mouvement et en le ralentissant au repos. Les ours de la région d’Amour sont "à moitié endormis", probablement parce qu'ils ont déjà initié une transition physiologique vers l’hibernation, restant actifs tout en ralentissant leur métabolisme.
Cependant, la perturbation de l’hibernation peut entraîner des conflits avec les humains, en particulier dans les corridors reliant les zones urbaines aux zones sauvages. Les animaux peuvent pénétrer dans les villes à la recherche de nourriture, créant des problèmes de sécurité publique et de dommages matériels. Cette dépendance des ours aux zones urbaines menace leur conservation ainsi que celle d'autres espèces qui devraient normalement se régénérer pendant leur hibernation.