Avec le temps, l’aide apportée à ses parents âgés s’élargit : un peu de courses, puis les rendez-vous médicaux, les factures, l’organisation du quotidien. Par amour et par crainte de les voir décliner, on finit parfois par leur retirer, sans le vouloir, une part de leur statut d’adulte.
Quand l’aide prend trop de place
Répondre à leur place chez le médecin, gérer leurs comptes sans véritable échange, décider de l’organisation familiale sans les consulter… Autant d’attitudes qui envoient un message implicite : leur avis compte moins.
Même le langage peut blesser : l’elderspeak — parler sur un ton enfantin — est associé à un sentiment de perte d’identité et à plus de retrait social.
Les petits gestes qui affaiblissent l’autonomie
Boutonner leur chemise « pour aller plus vite », tendre un verre avant même qu’ils n’aient essayé, finir leurs phrases : ces attentions répétées peuvent nourrir un apprentissage de l’impuissance.
S’y ajoutent parfois des discussions sur leurs oublis tenues devant eux, ou encore un suivi trop rapproché qui ressemble davantage à une surveillance qu’à un soutien.
Quelques attitudes à surveiller :
- Parler à leur place.
- Gérer leurs finances sans vraie concertation.
- Employer un ton infantilisant.
- Décider sans demander leur avis.
- Aider pour ce qu’ils peuvent encore faire.
- Commenter leurs difficultés devant eux.
- Être présent à tout, tout le temps.
- Mettre l’accent sur les pertes plutôt que sur les forces.
Aider autrement
Respecter leur dignité, c’est leur redonner toute la place possible dans les décisions.
Laisser le parent répondre en premier chez le médecin, discuter à l’avance des questions financières, bannir le ton condescendant, accepter que certaines tâches prennent du temps : autant de façons de préserver leur autonomie.
Avant chaque intervention, une question utile : « Le parent ne peut vraiment pas le faire… ou est-ce moi que cela rassure ? »
Cette simple réflexion change souvent la manière dont on prend soin de ceux qui nous ont longtemps protégés.