Se rappeler que travailler huit heures par jour, c’est vendre autant de temps de sa vie chaque jour. La question centrale n’est pas tant de savoir combien je vends cette vie, mais comment ? Sur ce plan du comment, des conditions et de la manière dont nous vendons du temps de notre vie nous nous y prenons souvent bien mal.
Il y a beaucoup de “violences larvées” directes ou indirectes dans le monde du travail. Ce qui use, fatigue et épuise, ce sont les répétitions, les malentendus et les maladresses qui s’enchaînent à partir des mêmes scénarios, souvent interchangeables quelles que soient les situations. Le respect de quelques règles d’hygiène relationnelle, la mise en pratique de quelques outils (écharpe relationnelle, visualisation, symbolisation) favorisent des échanges plus fluides ou moins toxiques et surtout moins énergétivores.
- Privilégier la communication directe et ne pas entretenir la communication indirecte. « Si vous me parlez de ce qu’a fait ou dit votre collègue, je me sens démunis et ne souhaite pas entrer en matière sur ce sujet qui ne concerne pas notre relation. Si vous me parlez de vous, de votre ressenti par rapport à ce qui s’est passé, il me semble que je peux vous écouter et peut-être voir avec vous ce que vous pourriez faire pour sortir de votre malaise ou faire évoluer la situation…»
- Apprendre à ne pas mélanger les niveaux relationnels et à se positionner face à chacun de ces niveaux. La communication en entreprise est rendue délicate sinon difficile, par le fait que 4 niveaux sont sans cesse en interdépendance et n’arrivent pas toujours à se combiner harmonieusement.
- le niveau fonctionnel (faire bien ensemble) «J’ai le désir de pouvoir m’appuyer sur vos compétences et votre expérience et en même temps celui de sentir que pouvez vous appuyer sur mes ressources…»
- le niveau hiérarchique (pouvoir être bien à l’intérieur d’un rapport de force qui ne nous est pas toujours favorable) «Je suis plus à l’aise dans une relation de collaboration dans laquelle je peux avoir des initiatives que dans une relation d’exécution dans laquelle je n’utiliser qu’une toute petite partie de mes ressources…»
- le niveau inter relationnel (être bien avec l’autre) « Me sentir bien avec vous signifie que je ne me sens pas jugé, dévalorisé ou comparé, mais reconnu et accepté au plus prés de ce que je sens…»
- le niveau intra relationnel (être bien avec soi même) « Je ne remets pas en cause votre compétence, mais je ne me sens pas à l’aise avec vous. Certaines remarques que vous avez faites il y a quelque temps, réveillent mes doutes et me paralysent. Si je commence à vous identifier à mon père, ce n’est plus un collaborateur que vous avez en face de vous mais un petit garçon paniqué qui voudrait tellement bien faire qu’il va se planter à tous les coups». « J’apprécie beaucoup votre personne mais je vis mal quand vous faite intrusion dans mes dossiers et que vous prenez des décisions sans m’en informer».
- Ne pas confondre le oui d’accord et le oui d’engagement.
« Quand nous avons évoqué ce projet il y deux mois, je vous ai bien dit que j’étais d’accord sur le principe pour étudier le dossier et envisager une réalisation éventuelle, mais je ne vous ai pas confirmé cet accord, je ne me suis pas engagé à le réaliser ».
- Toute proposition, toute suggestion mérite d’être entendue et recueillie, ce qui ne veut pas dire qu’elle sera acceptée. « C’est important pour moi de sentir que ce que j’ai dit n’est pas tombé dans le vide, même si pour l’instant il ne vous est pas possible de l’accepter ».
- Faire une demande ouverte (qui ne soit pas une exigence déguisée) c’est prendre le risque que la réponse de l’autre ne me soit pas favorable. En ne m’identifiant pas à la demande, je ne m’identifie pas non plus à la réponse. « Souvent quand je faisais une demande et qu’elle était rejetée, j’avais le sentiment que c’était moi qui étais rejeté !»
- Faire circuler une information n’est pas communiquer. «Je croyais parce que j’avais dit ou remis une note, que l’autre avait entendu et était d’accord, suivant le principe – « qui ne dit mot consent ! » – » Aujourd’hui je vérifie d’abord : « Qu’avez-vous entendu dans ce que j’ai dit, quelle est votre position par rapport à ce point ou cette question ?»
- Au delà des faits, des paroles énoncées, ce qui est important au fond, c’est surtout comment ces faits ont été vécus, comment ces paroles ont été entendues. «J’ai besoin de vous dire comment j’ai entendu ce que vous avez dit et surtout ce que vos propos ont touché en moi».
- Autant que faire se peut, tenter de respecter les besoins relationnels de chacun des membres d’une même équipe : besoin de se dire, d’être entendu, valorisé, reconnu, d’avoir une intimité et de pouvoir exercer une influence même minime sur l’environnement immédiat.