Une personne maltraitante psychologiquement n’est pas toujours facile à identifier. On pense souvent qu’on peut seulement nous faire du mal quand on nous agresse physiquement. Pourtant, il existe des expert-e-s dans la maltraitance sans coups, sans poussées et sans objets qui volent. Et iels font autant de mal que celleux qui agressent physiquement.
Bien que les psychologues et les chercheur-se-s ne soient pas toujours d’accord sur tout, il faut savoir que la personne maltraitante psychologiquement est loin d’être un-e malade mental-e. Dans la plupart des cas, iel fait du mal uniquement car iel veut tester le pouvoir qu’iel a sur les autres. Il y a donc des caractéristiques claires qui le définissent. Elles sont au nombre de 4.
1. L’intolérance : Le/la maltraitant-e n’accepte pas les différences. Son monde est le seul possible et iel ne valorise pas celui des autres. Dans ses relations avec le sexe opposé, iel considère l’autre toujours comme inférieur-e. Ce sont des cas de machisme ou de féminisme poussés à l’extrême.
Iel traite les autres selon les caractéristiques que la société leur attribue. S’iel les partage, il se rapprochera uniquement de celleux qui s’identifient à lui/elle. Sinon, iel prendra ses distances et adoptera des attitudes de rejet. Iel se laisse guider par les préjugés sociaux. C’est pour cela qu’il est fréquent de le/la voir discriminer et être peu respectueux-se avec les personnes différentes.
2. La rigidité : Le/la maltraitant-e pense et agit comme s’iel était maître-sse de la vérité. Les raisons des autres ne lui importent guère. Iel a tendance à imposer ses idées quel que soit le contexte dans lequel iel se trouve. Au moment d’établir des accords, iel ne cède pas un millimètre de terrain car il pense que ses points de vue doivent être acceptés.
Une personne maltraitante psychologiquement croit dominer toutes les situations et avoir toujours raison. Les autres se trompent et leurs idées divergentes sont mauvaises uniquement car elles sont divergentes. C’est un leader négatif qui a toujours l’intention de se distinguer, de manipuler et d’être le centre de l’attention.
3. La pensée dichotomique : Pour une personne avec cette configuration psychologique, seuls le blanc et le noir existent. Les nuances ne sont pas admises. Cela empêche de pardonner, de tenir compte des circonstances de quelqu’un qui a pu se tromper ou simplement d’être capable de reconnaître ses propres erreurs. La phrase suivante va comme un gant au/à la maltraitant-e : « De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. »
C’est ainsi qu’iel conçoit la vie : comme deux extrêmes qui, s’ils se touchent, produisent des chocs terribles. Pour lui/elle, les choses sont bonnes ou mauvaises. Il y a la vérité et le mensonge. On perd ou on gagne. Iel réagit en accord avec les principes avec lesquels iel comprend la vie.
4. L’hypersensibilité : C’est une personne qui a du mal à gérer ses émotions. Quand elle échoue, elle a du mal à recommencer. Si au contraire, elle triomphe, elle croit qu’elle a réussi à toucher le ciel de ses mains. Tout extrême est vicieux, dit la sagesse populaire. Mais le/la maltraitant-e psychologique voit l’extrémisme d’un bon œil et l’applique aussi à lui/elle-même. Chez lui/elle, l’auto-critique n’existe pas et iel se juge sévèrement mais superficiellement.
Iel est exposé à la dépression. Et iel tombe fréquemment dans les profonds abîmes où personne n’est capable de le/la sauver. Tout ce que nous avons évoqué est en effet source de faible estime de soi. Iel se maintient donc dans un état d’anxiété permanente et a tendance à se poser en tant que victime.