Dans le contexte professionnel, une personne surprise à laisser son esprit vagabonder pendant une réunion est souvent perçue comme désengagée ou ennuyée. Cependant, des travaux récents réalisés par des scientifiques américains et publiés dans la prestigieuse revue Nature suggèrent que ces moments de distraction pourraient en réalité être bénéfiques pour notre cerveau.
Selon l'étude, le fait de se perdre dans ses pensées peut stimuler la création de nouveaux réseaux neuronaux, améliorant ainsi notre capacité à assimiler et traiter les informations.
Comment les chercheurs ont-ils procédé ?
Les chercheurs ont entrepris une série d'expériences sur des souris. Ils ont observé l'activité cérébrale des rongeurs alors qu'ils étaient exposés à deux images de damiers distinctes, projetées sur un écran suivi d'une période d'écran gris d'une minute. Ils ont constaté que, bien que physiquement inactives, les souris continuaient d'émettre des signaux électriques spécifiques à chaque image, même pendant les moments de vide visuel.
Plus intrigant encore, lorsque les souris fixaient l'écran gris, leur activité neuronale ne cessait pas ; elle reproduisait celle observée lors de la visualisation des images, laissant supposer que les rongeurs étaient en train de « rêver » des images précédemment vues.
Des phases de rêverie cruciales
Cette activité neuronale était plus présente lorsque les souris étaient détendues, surtout en début de journée après avoir été exposées plusieurs fois aux mêmes images. Les chercheurs ont observé que ces phases de rêverie semblaient être essentielles pour la distinction et la mémorisation des deux images distinctes.
Les implications de cette découverte sont significatives. Les périodes d'apparente inactivité pourraient contribuer à la plasticité cérébrale, c'est-à-dire à la capacité du cerveau à se modifier et à s'adapter. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour établir une relation causale définitive entre la rêverie et la plasticité cérébrale, les résultats actuels sont prometteurs.