Dans de nombreux foyers, les greniers, caves et garages débordent d’objets accumulés au fil du temps : électroménager hors d’usage, vêtements oubliés, bibelots sentimentaux, cartons remplis de « ça peut toujours servir ». Ce phénomène, souvent appelé syndrome d’accumulation compulsive ou plus simplement « collectionnisme excessif », n’est pas seulement une question d’ordre ou de rangement : il reflète souvent un trait de personnalité commun bien identifié par les psychologues.
🌿 Le besoin de contrôle et la peur de manquer
Les spécialistes de la psychologie comportementale soulignent que la plupart des personnes qui accumulent ont un fort besoin de sécurité. Garder les objets est une manière inconsciente de se rassurer face à l’incertitude ou à la peur du manque. Chaque objet devient une sorte de talisman, un lien matériel avec le passé ou une garantie pour l’avenir (« on ne sait jamais »).
Ce comportement se développe souvent chez des individus ayant connu :
- Des périodes d’instabilité financière,
- Des pertes affectives ou matérielles,
- Une éducation valorisant la prudence et la conservation.
🧠 Un attachement émotionnel intense aux objets
Les psychologues expliquent aussi que les accumulateurs entretiennent un rapport affectif fort avec les choses. Chaque objet est porteur d’une histoire, d’un souvenir, d’une partie d’eux-mêmes. Jeter reviendrait à abandonner une part de leur identité.
Selon la psychologue clinicienne Catherine Balance, « les objets deviennent une extension de soi : ils matérialisent les émotions, les souvenirs et les expériences vécues ». C’est pourquoi un simple tri peut devenir une épreuve émotionnelle majeure.
⚖️ Un trait commun : la sensibilité émotionnelle
Le point commun que l’on retrouve chez la majorité de ces personnes est une grande sensibilité émotionnelle. Elles ressentent intensément les choses, les souvenirs, les liens humains… et les transfèrent souvent sur les objets. Cette sensibilité, positive lorsqu’elle nourrit la créativité et l’empathie, peut devenir envahissante si elle empêche de se détacher du passé.
💬 Comment s’en libérer sans culpabilité ?
Les psychologues recommandent d’aborder le désencombrement non pas comme un acte de perte, mais comme un processus de libération :
- Commencer par les objets les moins chargés émotionnellement,
- Se fixer de petites étapes (une boîte, une étagère, une pièce),
- Se poser la question : « Cet objet me sert-il encore ou m’apporte-t-il de la joie ? »
- Se faire accompagner si le détachement provoque une détresse émotionnelle.
Le but n’est pas de tout jeter, mais de retrouver un équilibre entre le besoin de conserver et celui d’avancer.
🌸 En conclusion : Accumuler n’est pas une faiblesse, mais souvent le signe d’un rapport profond et émotionnel au monde. Comprendre ce trait de personnalité permet d’agir avec bienveillance envers soi-même — et peut-être d’apprendre à se libérer de ce qui encombre, autant dans son espace que dans son esprit.