Vous l’avez sans doute remarqué : ces dernières années en France, le nombre de SDF a malheureusement considérablement augmenté. À tel point qu’il semble que de plus en plus de personnes sans domicile se retrouvent à la rue. Pourtant, la Finlande a prouvé que, grâce à une volonté politique forte, il était possible de stopper ce phénomène.
Dans le pays nordique, depuis une dizaine d’années, le gouvernement a mis en place un mouvement particulièrement efficace. Baptisé « Un logement d’abord », ce dernier concerne directement trois ministères : celui de l’Environnement (pour la construction et la rénovation de logements), celui des Affaires sociales et de la Santé (pour prendre en charge les personnes) et enfin celui des Finances (indispensable pour débloquer le budget nécessaire).
Résultat, la mise en relation de ces trois entités a permis de réfléchir ensemble de façon intelligente, et ainsi de mettre en place un plan efficient. Ce projet ambitieux est la preuve qu’il est donc bel et bien possible de venir en aide aux sans-abri de manière coordonnée, et surtout d’obtenir des effets positifs significatifs.
Peter Fredriksson, ancien conseiller principal du ministre de l’Environnement pendant plus de vingt ans, a expliqué à nos confrères de Reporterre pourquoi les plus hautes autorités finlandaises ont décidé de mettre autant de force dans la lutte contre le mal-logement :
« En Finlande, c’est inscrit dans notre Constitution : les secteurs officiels doivent aider les gens à avoir leur propre logement. Nous avons fait une évaluation du coût de l’opération : cela permet d’économiser 15 000 euros par an et par personne. Moins de prison, moins de services d’urgence, moins de visites à l’hôpital… Sans la volonté politique et l’alliance de ces trois ministères, ça n’aurait pas été possible. »
Grâce à un travail en étroite collaboration, la Finlande et les associations ont donc réussi à remporter la bataille contre le mal-logement. Aujourd’hui, il est particulièrement rare de croiser des SDF dans les grandes villes du pays.
En France, cette situation est souvent citée par de nombreuses associations comme un exemple à suivre. D’ailleurs, la Fondation Abbé Pierre, toujours très ambitieuse quand il s’agit de défendre cette cause d’intérêt général, a annoncé un objectif de zéro SDF dans l’Hexagone d’ici 5 ans. Désormais, la balle est donc dans le camp du gouvernement.