Peut-on être accro au smartphone dès l’enfance ? Les enfants peuvent-ils développer une addiction au smartphone ? Faut-il leur interdire d’y jouer avant un certain âge ?
Pour éviter que des « conduites excessives » se transforment en véritable addiction, « il faut, comme pour tout, savoir poser des limites, préconise Michael Stora. Mais il ne faut pas oublier que les enfants agissent aussi par mimétisme : dès l’âge de 2 ans, un enfant est capable de repérer que ses parents sont en permanence sur leur smartphone, ce qui va lui donner l’envie de faire la même chose. » D’ailleurs, « les accros, c’est nous, Maman et Papa, confirme Jean-Louis, un internaute.
Mais nous faisons en sorte de décrocher de notre smartphone quand nous sommes avec nos enfants. Il faut simplement adopter les bons gestes dès le départ.
Nous avons réussi à tenir notre fils de 4 ans éloigné de ce petit écran depuis son plus jeune âge et nous constatons aujourd’hui que notre petit garçon manifeste plus d’intérêt pour le dessin, la lecture et les jeux » que pour un smartphone, se réjouit-il. Pour Michael Stora, « il n’y a d’ailleurs aucun intérêt à exposer un enfant à un smartphone à un si jeune âge ».
Yannick, lui, n’autorise son fils de 9 ans à jouer sur son smartphone que « deux fois vingt minutes le week-end. La semaine, j’interdis tout simplement le smartphone. Au début, mon fils a eu du mal à comprendre mais en mettant les bons mots, il a fini par l’entendre. » Strict mais souple, ce père célibataire laisse parfois son enfant jouer sur son smartphone plus longtemps que la vingtaine de minutes autorisée.
« Dans ces cas-là, il peut commencer à être nerveux, mauvais quand il ne gagne pas. » D’où la crainte que « passer trop de temps sur le smartphone ne soit pas bon pour lui car cela influence directement son comportement », et qu’il « se désocialise ».
« Un jeune ado peut tout à fait socialiser via son smartphone, sur les réseaux sociaux, discuter avec ses copains, tempère Michael Stora. Il ne s’agit pas de stigmatiser le smartphone. Si on le considère en ennemi, on en fait un objet de transgression. Mieux vaut en faire un objet de partage encadré. »